dimanche 13 février 2005

Scénario de vie

"Scénario de vie" Hélène Larrivé


Chaque être a un scénario de vie certes mais pas aussi stéréotypé qu'on le dit. Un scénrio qui est censé s'adapter à ce que voulaient les parents ou la société du jeune individu se construisant. Parfois funeste. Tout échec est en ce sens la réussite d'un scénario préétabli mortifère. Toute réussite également. En fait, tout est réussite, si l'on enlève de la notion son coté positif banal que le sens commun lui confère. Les pensées deviennent des choses en effet, du moins le plus souvent.Alors? Commet se libérer d'un scénario funeste? D'un parent ou d'un groupe social qui a voulu votre déréliction parce que cela lui convenait pour fonctionner ? Ou d'un être qui a souhaité votre anéantissement pour faire poids au sien propre ? D'abord, heureusement, l'enfance est jalonnée de diverses personnalités souvent contraires et il se peut qu'UN parent ait voulu l'anénantissement d'un enfant sans que d'autres n'aient suivi le mouvement. Le problème toutefois est plus grave lorsque la famille ou le groupe social est fermé, restreint, constitué d'éléments peu nombreux — à la limite, d'un seul parent ou de deux et d'aucune fratrie, dans un lieu isolé, sans moyens de communication ni relations amicales— et/ou soumis au dictat d'un seul tyran que personne ne conteste. Ce sont des familles-meutes, qui, même nombreuses, fonctionnent comme si elles n'étaient constituées que d'UN seul élément, le chef du clan. Il est à remarquer que les drames les pires surgissent toujours dans ce type de groupe social, soit restreint —formé d'un seul parent isolé sans aucune relations sociales— soit meute —un groupe sous influence d'un seul, pervers. — Ce sont des familes de structure paranoïaque où l'on enseigne à l'enfant de se méfier de tous, où on l'isole afin de mieux le circonvenir: à la limite, comme tout esclave, il va combattre ceux qui pourraient l'aider et idolâtrer son/ses bourreaux. Il va lutter pour son esclavage comme s'il s'agissait de sa liberté. Le risque est énorme: c'est de reconstituer dans le noyau affectif puis familial la même structure perverse. Un renié enfant s'associera à un renieur pour le pire et le meilleur —en apparence.— La prostitution a ici sa source lorsqu'il s'agit d'une femme reniée.


Comment se libérer ? Par l'intellection, mais cela ne suffit pas car comprendre n'est pas guérir. Par une sorte de bourrage de crâne antidote, mais cela ne suffit pas non plus, bien que les résultats soient parfois réels. Par des actes volontaristes mais la difficulté est alors de tous les instants. Par la méditation, cela est mieux, mais elle aussi constitue une ascèse de tous les instants. Par un groupe constitué d'éléments pareillement reniés, comme les "alcooliques anonymes" en somme, que l'on pourrait appeler ici "reniés anonymes". Car le reniement constitue une drogue dure: lorsqu'il vient à manquer, la victime, perdue, angoissée va rechercher un autre bourreau —ou le même—pour s'équilibrer à nouveau. Lequel souvent n'attend que cela pour jubiler de sa déchéance. Que l'on ne s'y trompe pas: la démarche est difficile et de tous les instants. Aidons nous !






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